Bertholet Flémal (1614–1675)

Christ en croix, la Vierge, Madeleine et saint Jean

Photo C. Authier-Athanase / A. Craveïa

En vue de la réouverture au public, le musée poursuit ses campagnes de restauration. Actuellement c’est un tableau attribué au peintre liégeois Bertholet Flémal (1614–1675),  Christ en croix, la Vierge, Madeleine et saint Jean qui fait l’objet d’une restauration.

Un œil non averti ne verra pas de grands dégâts sur ce tableau, la gamme chromatique étant encore d’une grande intensité, pourtant une intervention s’avère nécessaire.

 

Une étape indispensable : le diagnostic

Un premier examen du support révèle que l’œuvre a déjà fait l’objet d’un rentoilage. Ce premier travail, dont on ne connait pas la date d’exécution, vient aujourd’hui ajouter une contrainte supplémentaire à la peinture en créant des tensions. Par ailleurs le châssis de la toile est déformé, le rentoilage empreint d’humidité, cette dernière ayant aussi détérioré la colle utilisée pour le rentoilage.

Côté face, les restauratrices ont constaté un important réseau de craquelures dues au vieillissement ainsi que la présence d’anciens mastics et repeints. Quelques petites lacunes, c'est-à-dire un manque ou une chute de peinture, ont aussi été remarquées. La couche de vernis à base de résine naturelle est épaisse, irrégulière ; avec le temps le vernis s’est oxydé, il est aussi recouvert de poussière et de salissures. Enfin la couche picturale comme le vernis présentent des zones de chancis*.

 

Deux phases de traitement

Après ce constat, la restauration s’opère en deux  temps. La restauratrice spécialiste du support a  "dérentoilé" le tableau afin de libérer la toile originale, de rendre son revers accessible. La toile elle-même a été retendue pour retrouver sa planéité et consolidée aux endroits où cela était nécessaire.

Dans un second temps, la couche picturale est nettoyée du surplus de vernis, des anciens mastics et repeints. Les lacunes sont comblées avant l’application d’un vernis.

Chaque œuvre est traitée au cas par cas et fait l’objet d’une discussion entre conservateurs de musée et restaurateurs. A l’issue de ce traitement et à la réouverture du musée, Le Christ en croix sera présenté dans l’église, aux côtés des œuvres de Murillo, Rubens ou encore Tournier.

 

* Le chanci, qu’est-ce que c’est ? Le chanci est une altération opacifiante des peintures à l'huile, qui affecte les vernis et/ou les couches picturales. Selon le degré de l'altération, la composition picturale peut être partiellement ou totalement dissimulée par un voile blanchâtre.





 

Photo musée des Augustins