Bonjour,
Dans cette infolettre de mai, on parle beaucoup du bâtiment : visite de chantier, réouvertures des baies dans le mur sud et on vous explique pourquoi la salle d’épigraphie a cette physionomie si particulière ! Notre responsable de l’action éducative, Claire Ponselle, présente son travail de conception des outils de médiation, tout en sensibilité et dans le respect des normes d’accessibilité. Enfin, l’on apprend que le musée possède la maquette d’une grande statue parisienne et que le laser, en restauration, s’arrête au blanc de la pierre. Bonne lecture !
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Lundi 29 avril, le musée ouvrait exceptionnellement ses portes le temps d'une visite de chantier avec Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse.
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Claire Ponselle, responsable de l’action éducative Comment imagine-t-on les outils de médiation au musée des Augustins ? Derrière chaque dispositif se cache un travail minutieux. Mon équipe et moi-même réalisons une multitude d’activités et d’outils pédagogiques pour le jeune public et pour les familles, pour expliquer les œuvres sur le plan historique ou thématique, détailler les techniques utilisées par les artistes, amener à développer une réflexion… De plus, étant plasticienne et passionnée par la transmission, je veille à ce que chaque "manip" transmette une expérience artistique et sensorielle stimulante : objets à toucher, sons, odeurs, etc. Ceci afin d’établir une connexion empathique entre le public et l’œuvre. J’analyse les options techniques (faire tourner, appuyer, déplacer) et j’accorde une attention particulière au design, à la résistance et à l’impact écologique des matériaux. Ces dispositifs doivent à la fois s’intégrer harmonieusement dans le parcours de visite et respecter les normes d’accessibilité pour être utilisés par toutes et tous, y compris les personnes en situation de handicap. Chaque dispositif est ainsi soigneusement élaboré pour offrir une expérience enrichissante à tous les visiteurs. |
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Réouverture de deux anciennes baies de l'époque médiévale
Les deux ouvertures médiévales du mur de l’aile sud, qui avaient été comblées au 19e siècle par l’ajout maçonné de briques foraines, offrent désormais un point d’accès et une vue panoramique sur le grand cloître. Ce percement, mené avec minutie pour ne pas endommager les dallages des galeries du cloître, a nécessité plusieurs jours de travail pour l’entreprise spécialisée dans les interventions sur bâtiments et monuments historiques. En attendant la fin des travaux, un bardage de protection anti-intrusion a été mis en place. |
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Maquette de la statue équestre d’Etienne Marcel réalisée par Jean-Antoine Marie Idrac (1849-1884) |
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| La statue équestre d’Etienne Marcel, prévôt des marchands de Paris (équivalent à la fonction actuelle de maire), a été réalisée par le toulousain Jean-Antoine Idrac (1849-1884) - Grand prix de Rome 1873 - pour la ville de Paris en 1882. Le musée des Augustins conserve la maquette originale de ce groupe sculpté. Constituée de plusieurs matériaux (plâtre, fer, tissu), elle fait l’objet d’une restauration complète, à commencer par la consolidation des éléments mobiles. Plusieurs fragments ont en effet été redécouverts récemment dans une enveloppe postale datée de 1945 ! L’attache de la queue à la croupe de l’équidé et l’épée tenue à bout de bras par l’édile parisien du 14e siècle sont les principaux points de fragilité traités dans le cadre de cette opération minutieuse. S’ensuivra un nettoyage, qui redonnera au plâtre sa blancheur d’origine, altérée par la poussière qui s’est déposée au fil du temps. Cette maquette n’a jamais été exposée au public. Mort jeune, à seulement 35 ans, Idrac avait confié par testament en 1884 la réalisation de la sculpture définitive à son ami Laurent Marqueste, lui aussi toulousain. Le bronze monumental haut de 4m50 est encore aujourd’hui implanté devant l’Hôtel de ville à Paris. |
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Un sifflet pour s’aligner ! |
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Niché entre la salle des sculptures romanes et le grand cloître se cache un étonnant espace tout en longueur, de forme triangulaire. On y trouvait jusqu’ici un ensemble significatif d’épitaphes de la collection d’épigraphie du musée, mystérieux trésor largement ignoré des visiteurs qui manquaient bien souvent cette étape dans leur parcours ! Pour comprendre la forme si particulière de cette salle, il faut remonter aux grands chantiers de modernisation de la ville à la fin du 19ème siècle. Plusieurs parties du couvent des Augustins - dont le réfectoire - sont démolies pour favoriser la réalisation des percées haussmanniennes. Deux grandes lignes se coupant à angle droit devant l’établissement voient le jour : les actuelles rues de Metz et Alsace-Lorraine. En 1873, le conseil municipal s’adresse également à Eugène Viollet-le-Duc pour l’achèvement du musée. L’architecte s’associe alors à Denis Darcy. La création d’une nouvelle aile de style éclectique témoigne de cette ambition d’un « nouveau musée ». Cependant, le bâtiment est si bien aligné avec la nouvelle rue, qu’il reste un angle mort entre le mur oriental de l’ancien réfectoire et le nouveau bâtiment. Ce sifflet de rattrapage de l’alignement avec la rue Alsace-Lorraine se reporte donc sur le côté du cloître pour créer cette étrange salle. Fin 2025, cet espace accueillera les nouveaux vestiaires du musée : ils seront clairement signalés dès l’entrée et la collection épigraphique sera quant à elle valorisée autrement ! |
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Crédit : Archives municipales de Toulouse. Cote 26Fi92 |
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LA BD ACCOMPAGNE LE MUSÉE PENDANT LES TRAVAUX ! |
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