Pierre Goudouli, poète toulousain occitan

L'histoire de Bertille #1

Le 25ème anniversaire du Printemps des Poètes se déroulera du 9 au 25 mars et sera placé sous le signe de la Grâce. J'ai profité de cet évènement littéraire pour aller fouiller dans les collections du musée des Augustins et je suis tombée sur  deux œuvres représentant le poète occitan très populaire au XVIIème siècle natif de Toulouse, Pierre Goudouli ou Pèire Godolin (1580-1649).

Il s'agit d'un portrait peint au XVIIème siècle par l'artiste Antoine de Troy et d'un buste modelé en 1674 par Marc Arcis. En cliquant sur les photos ci-dessous vous accéderez aux notices présentes dans notre catalogue des œuvres. 

Pour l'anecdote vous pourrez également retrouver Goudouli en centre-ville de Toulouse représenté au milieu de la fontaine érigée place Wilson.

Maintenant que vous voyez de qui je parle, penchons-nous sur son œuvre littéraire. Elle a été le plus souvent écrite en occitan et publiée dans l'ouvrage intitulé "Le Ramelet moundi" ou le bouquet toulousain.


Ce recueil rassemble des odes, stances, sonnets, chansons et autres poèmes en prose. Il offre une palette lyrique riche ouverte sur l'histoire locale, l'amour, la religion, les fêtes ou encore le libertinage.

Pour faire écho à "la Grâce dans tous ses états" selon la formule consacrée par l'édition 2024 du Printemps des Poètes, je vous propose le poème (et sa gravure) "Aux fleurs du Grand-Ramier" paru dans les œuvres complètes de Pierre Godolin éditées en 1843, traduites et annotées par Jean-Mamert Cayla et Paul Cléobule (*). Voici ce qu'ils disaient il y a 181 ans  :
« Nous savons par tradition que notre poète allait souvent rêver sous les verts ombrages du Grand Ramier. Quelquefois, avec ses amis, il s'y livrait aux plaisirs d'un repas champêtre. Son allocution aux Fleurs du Grand-Ramier respire la sensibilité, la grâce, les joyeux souvenirs. On voit facilement que le Grand-Ramier était un endroit de prédilection pour le chantre de Lyris ».

( Légende : Godolin et ses amis sous les arbres du Grand-Ramier )

Aux Fleurs du Grand-Ramier

 Beautés fleuries du ramier,

Où, par un plaisir habituel,

Cinq ou six souvent nous nous sommes vus

A faire de grandes ripailles ;

Je prie Dieu que, d'aucune inondation,

Votre mince tige ne soit noyée.

Que jamais vous ne sentiez la chaleur,

Grande pluie, ni brume, ni glace :

Je prie Dieu que, d'aucun vent,

Vous ne soyez secouées trop fort.

Que le ciel, par amitié rare,

Vous fasse toujours bonne mine,

Et jamais ne vous envoie rosée,

Que d'eau de fleur d'oranger et d'eau rose.

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Je sais ce n'est pas Fabrice Lucchini au micro (il n'était pas disponible), mais je vous propose tout de même ci-dessous une version enregistrée.

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* Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France : le lien