Sculptures Gothiques
L'essentiel de la collection de sculpture gothique du musée couvre une période allant des années 1200 au début du XVIe siècle. Les salles conventuelles préservées (salle capitulaire, sacristie et chapelle Notre-Dame de Pitié), sensiblement contemporaines (XIVe - XVIe siècle), constituent un cadre idéal pour ces œuvres provenant pour une large part d'édifices toulousains.
Le terme " gothique ", forgé de manière péjorative par les humanistes de la Renaissance pour qualifier l'art " barbare " qui les avait précédés, est aujourd'hui utilisé pour qualifier un style apparu vers 1140 en Île-de-France, sur le chantier de l'abbaye royale de Saint-Denis. Ce style s'est étendu, avec des fortunes diverses, à toute l'Europe occidentale.
À Toulouse, au XIIIe siècle, alors qu'une architecture gothique méridionale se définit lors de la construction de la cathédrale Saint-Etienne, puis dans les grands vaisseaux à nef unique des Jacobins, des Cordeliers et des Augustins, la sculpture n'épouse le style gothique que plus tardivement, dans la seconde moitié du siècle. Cette particularité s'explique par le contexte politique et religieux de la ville et du comté de Toulouse, rattachés au royaume de France en 1271, après une longue période de troubles liés à l'hérésie cathare. L'arrivée des ordres mendiants dans la cité n'a, dans un premier temps, pas favorisé la sculpture.
Une nouvelle prospérité économique fondée sur la présence du parlement, le commerce et la culture du pastel, ainsi qu'un contexte plus généralement favorable ont permis un réel essor des ateliers du XIVe siècle au début du XVIe siècle. L'introduction de la Renaissance s'est effectuée comme souvent par le biais du vocabulaire ornemental. Les thèmes abordés, comme le style des sculptures, relèvent du style gothique jusque dans les années 1520. Le peu d'œuvres profanes conservées accentue sans doute cet aspect, la sculpture religieuse étant souvent plus conformiste, à la demande des commanditaires eux-mêmes.