De très jeunes poètes inspirés par les œuvres du musée

Anne-Laure Jover est professeur d’histoire-géographie au collège Elisabeth Badinter de Quint-Fonsegrives. Grâce à un détachement partiel, elle est aussi chargée de mission au musée des Augustins et apporte son expertise pédagogique dans la conception de projets et d’actions d’éducation artistique et culturelle portés par le service éducatif du musée.
En parallèle de cette mission, elle mène cette année avec ses élèves de 6ème un projet d’écriture poétique en résonance avec l’actualité culturelle toulousaine : le Printemps des poètes et la célébration des 700 ans de l’Académie des Jeux Floraux. Elle leur a proposé de rédiger des poèmes en s’inspirant d’œuvres présentes dans les collections du musée des Augustins.

Ses collègues de français et d’éducation musicale se sont associées au projet, tout comme une poétesse de l’Académie des Jeux Floraux qui accompagne ce groupe de collégiens dans la rédaction proprement dite de leurs poèmes mais aussi dans la mise en voix de leur texte. Ces travaux d’écriture ont permis aux jeunes collégiens d’aiguiser leur curiosité et d’exprimer une émotion esthétique face à une œuvre de leur choix.

Offerte en partage, cette production poétique sera aussi valorisée à l’Académie des Jeux Floraux où une déclamation des poèmes par leurs jeunes auteurs sera donnée le 7 juin prochain.

Voici en avant-première un florilège portant l’écho créatif de ces jeunes poètes et poétesses en herbe !

Une œuvre...

Jean-Pierre Rivalz, "Clémence Isaure", 1678.

Un poème...

Le trophée de belles fleurs
Embellit le bras gracieux de Clémence Isaure
Ecoutant les poèmes avec cœur
Recevant les mots d’or.

Elle lance un regard mystérieux
A l’assemblée sous ses yeux,
Telle une mère regardant ses enfants
En plein épanouissement.

Je lis de la joie
Sur les poètes devant moi
Derrière moi, Toulouse la belle
Sourit à tous ses habitants
Libre comme une hirondelle
S’envolant au grès des vents.

Le doux son de la mandoline
Parvient mélodieusement à mes oreilles
Elle accompagne une flûte divine
Rendant les poèmes d’une beauté sans pareil.

Victor N.

Une œuvre...

Francesco Cairo, "Le Mariage mystique de sainte Catherine", XVIIe siècle.

Un poème...

Je suis l’enfant Jésus,
Face à moi la jeune Catherine,
Inclinée sur ma mère.
Je suis honoré,
De lui passer l’anneau doré,
Sa vie, elle m’a consacrée.
Ne voit-elle donc pas la menace qui va
S’abattre sur elle ?
Elle qui a refusé la demande en mariage
De l’Empereur Maximilien.
Elle qui n’a demandé grâce,
La roue arrive lentement,
La roue racle le sol,
Avec ses pointes acérées.
Oh! Miracle, quand les pointes touchèrent
La peau de la gracieuse,
Celles-ci se brisèrent,
Sainte Catherine.

Giulia M.

Une œuvre...

Antoine Rivalz, "La Mort de Cléopâtre", 1700-1715.

Un poème...

Cléopâtre, tu es assise sur un tabouret,
Ta tête commence à tomber,
Tu te laisses aller.

Sur la table à côté de toi, sur le bord,
Un panier de figues repose, inoffensif.
Pourtant, c’est de là que sort la mort,
C’est de là que sort le récif.
Le serpent monte sur ton corps,
Il représente la mort.

Le poison fait effet,
Ton cœur s’est arrêté.

Ton bras droit repose sur un tabouret.
Au poison, tu ne peux pas résister.

Le serpent, indolent compagnon de voyage,
T’accompagne au-delà des nuages.
Tu acceptes ton sort,
Il te parle de la mort.

Laura R.

Une œuvre...

Jean de Bologne, "Mercure volant", bronze fondu par Bernard Py, 1663.

Un poème...

Mercure, ô messager des dieux,
Que le souffle d’Eole te protège de la pollution de l’humanité.
Tantôt l’arsenal de l’air, tantôt le dieu des voyageurs,
S’envole, comme un rapace,
Il va aussi vite qu’un faucon pèlerin en piqué.

Toi, incroyable personnage qui est très confiant,
Dès que tu t’envoles, les habitants extasiés
Car tu peux aller à l’arrivée de chaque mission.

Pourvu que Poséidon ne gâche pas les plans de Zeus,
Toi, qui vas à l’Olympe pour des informations et qui repars tout heureux
D’avoir accompli un tel labeur.

Lucien D.

...............................